03.11.2007 - L'Impartial

Trois éoliennes géantes brasseront bien du vent

LE PEUCHAPATTE - Bien que «dégoûtée», la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du territoire ne se battra pas jusqu'au Tribunal fédéral. Du coup, un parc éolien verra bien le jour sur le territoire de la plus haute commune du canton du Jura (1184 m).
Le Peuchapatte? Son université, ses éoliennes... Si la première est souvent utilisée sous forme de boutade, les secondes verront bel et bien le jour sur le territoire de la plus haute commune du canton du Jura (1184 m). La Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du territoire (FP) n'ira pas jusqu'au Tribunal fédéral (TF). La décision, il y a un mois, de la Chambre administrative du Tribunal cantonal d'avaliser le nouveau plan d'aménagement local de la commune est donc définitive. Trois éoliennes géantes de 140 mètres chacune à une distance de 600 mètres l'une de l'autre seront ainsi érigées aux lieux-dits Le Point de Vue-Les Paigres. Elles pourront produire jusqu'à 3500 millions de kWh de courant vert par an.
«Nous n'avons bien sûr pas changé d'avis», narre Richard Patthey, le responsable Romandie de la FP chargé de l'énergie éolienne. «Nous demeurons convaincus que ces éoliennes porteront atteinte au paysage de manière scandaleuse. Sans parler de la pollution. Bien que dégoûtés, nous avons décidé de ne pas recourir au TF. A quoi cela sert-il de sortir 10 000 à 15 000 francs, en sachant que nos arguments ne seront jamais entendus?
En plus des préjudices portés au paysage, la FP estimait que la vitesse et la régularité du vent n'étaient pas suffisantes pour assurer la rentabilité économique du futur projet. Mais comme le Tribunal cantonal s'est réfugié derrière le récent arrêt du TF relatif à l'installation d'un parc éolien sur le site neuchâtelois du Crêt-Meuron pour balayer cette argumentation, la FP a préféré bâcher.
«On va voir ces installations à 30 km à la ronde», s'essouffle Richard Patthey. «Il y aura bientôt saturation. Et la population des villes qui venait à la campagne pour se défouler refusera de faire du ski de fond ou d'aller aux champignons avec ces grosses machines industrielles autour d'elle. Vous savez, ce qui gêne la faune gêne aussi l'humain. Dans ce projet du Peuchapatte, tout aura été une affaire de copinage!»
Nous, on n'a rien dit...
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