NEUCHATEL - Tourisme neuchâtelois ne voit pas d'un très bon il le concept éolien du canton de Neuchâtel. C'est ce qui ressort de sa prise de position à la procédure de consultation, qui nous a été transmise hier par une voie détournée. La veille, les nombreux Sagnards qui ont suivi une séance d'information sur le même thème se sont montrés, eux, plutôt favorables (lire l'encadré) à l'éolien.
La procédure de consultation sur le concept éolien neuchâtelois s'est terminée fin octobre. Les prises de position sont parfois rendues publiques (notre édition du 3 novembre dernier), parfois pas. Celle de Tourisme neuchâtelois nous est arrivée par des voies détournées. Signée du directeur de l'association, Yann Engel, elle n'en est pas moins captivante.
D'abord, écrit-il, «sur le plan strictement touristique, Tourisme neuchâtelois juge que l'implantation d'éoliennes dans le canton de Neuchâtel n'apportera pas une plus-value pour le secteur touristique et il n'entend pas en faire une promotion particulière.» Pour l'association, «la mise en valeur touristique de cette forme d'énergie est déjà réalisée dans l'Arc jurassien sur les sites du Mont-Crosin et du Mont-Soleil.»
Le président de l'association, Bernard Soguel, précise la pensée sous-jacente: «Les éoliennes sont une attraction touristique tant qu'il y en a peu; le jour où les crêtes en seront couvertes, cela n'aura plus rien d'attirant.»
Tourisme neuchâtelois, qui base sa position sur les recommandations de Suisse Tourisme, note que la plupart des sites prévus sont «localisés dans des sites naturels très appréciés des Neuchâtelois et des touristes.» Or, «l'installation d'une seule éolienne vient bouleverser le fragile équilibre esthétique» qui caractérise «la beauté naturelle, sauvage et intacte» des crêtes, vaux et forêts du Jura. Et d'assimiler l'implantation des parcs éoliens à un «tsunami visuel» qui «sera perceptible depuis le Plateau suisse et la France voisine.»
Au-delà de la prise de position proprement dite, Bernard Soguel, qui se dit favorable aux énergies renouvelables, note qu'il ne faut pas en produire «à n'importe quel prix» et prendre en compte, en plus des critères économiques, des «critères de qualité», par définition non chiffrables.
Son espoir: que le conseiller d'Etat en charge, Claude Nicati, saisisse l'occasion de cette consultation pour ouvrir des négociations avec les partenaires qui n'ont pas été consultés pendant l'élaboration du concept.
Hier soir, Claude Nicati a indiqué qu'il entendait bien faire de ce dossier un concept citoyen.