ARC JURASSIEN - La Conférence des directeurs des travaux publics de l'aménagement du territoire et de la protection de l'environnement de Suisse occidentale a tenu une séance hier matin à Berne. Son président, le Jurassien Laurent Schaffter, l'a dirigée. Le Neuchâtelois Claude Nicati et ses homologues bernois, vaudois, valaisan, fribourgeois étaient aussi de la partie. Le Tessin a délégué un haut fonctionnaire pour l'occasion.
Le point principal: mettre un peu d'ordre en matière d'installations d'éoliennes. Plus question que chacun fasse son petit butin dans son coin. Le débat s'enflamme dans le Jura. Les deux éoliennes de Saint-Brais installées l'année dernière ont secoué l'opinion. Le paysage en a repris un sacré coup. Sans parler du bruit pour les riverains.
Les communes bien placées - généralement celles situées vers 1000 mètres d'altitude ou qui possèdent des terres à ce niveau - font l'objet d'offres alléchantes. Tiens: un privé - souvent des agriculteurs - qui cède le droit de superficie de son terrain à une société assoiffée d'énergie verte peut empocher jusqu'à 50 000 francs. C'est notamment le cas au Peuchapatte, dans le Jura.
Dans la capitale fédérale, les cantons du Jura, de Neuchâtel, Berne et Vaud ont entrepris de collaborer: ils se sont engagés à mettre sur pied une convention intercantonale en matière d'éoliennes. En français dans le texte: oui à des parcs éoliens «bien pensés», non à des bécanes qui poussent comme des champignons dans tous les coins. Pas question dans l'immédiat de remettre en cause les projets prioritaires. Mais après, stop. Place au juge.
Le meilleur exemple: les éoliennes sur la Haute-Borne, du côté de Delémont, ne sont pas près d'être érigées. Les politiciens ne vont pas empêcher les sociétés privées de sonder les bons endroits. Avec des mâts dits «d'étude». Mais les pouvoirs publics tiennent à avoir le dernier mot.
La protection du paysage a été au centre des discussions. Il s'agit aussi d'empêcher les privés de faire n'importe quoi. Le sujet est brûlant. L'objectif est d'installer des éoliennes à des «endroits adéquats». Pour cela, en haut lieu, on s'est dit qu'une approche intercantonale est indispensable. Les processus qui sont en cours ne sont pas interrompus. On parle des prioritaires, qui figurent dans les plans directeurs cantonaux. Les autres devront attendre. «On veut décider ensemble», a expliqué hier Laurent Schaffter. «On va dresser un état des lieux, établir une convention.»
Rappelons que le canton de Neuchâtel a dévoilé un concept de projet éolien. Dans un premier temps, six sites ont été retenus. Les consultations bouclées, l'Etat va maintenant mener de nouvelles études.
En clair, inutile que chaque «bled» compte ses éoliennes. Comme un temps les bistrots.
Note Juracretes:
Il faut comprendre : empocher jusqu'à 50 000 francs par an