FRANCHES-MONTAGNES - Les communes des Breuleux, des Bois et du Noirmont se sont mises ensemble pour discuter avec les promoteurs d'éoliennes l'an dernier. Sentant le vent monter à Saint-Brais et au Peuchapatte, les deux premières ont mis leurs projets en attente. Le Noirmont s'est lancé dans l'élaboration d'un plan spécial, mais il est bloqué par un recours.
Les autorités des Breuleux et des Bois ont préféré voir et entendre les effets provoqués par les trois éoliennes installées l'automne dernier au Peuchapatte avant de prendre une décision pour leur commune. «Une sorte de petit moratoire pour que les gens puissent se faire une idée», explique le maire des Bois Daniel Kurz.
Selon le Plan directeur cantonal, la crête reliant Les Breuleux, Le Noirmont et Les Bois pourrait accueillir une petite dizaine d'éoliennes supplémentaires, sur des sites jugés prioritaires. Les trois communes ont donc décidé de rencontrer ensemble les différents promoteurs qui les courtisaient, pour discuter des offres. L'élaboration d'un plan spécial ne pouvant toutefois pas être intercommunale, chaque entité doit se décider individuellement. Pour l'heure, seul Le Noirmont a entamé des démarches (lire ci-contre).
Le bruit et l'impact paysager des éoliennes du Peuchapatte ont sérieusement mis du plomb dans l'aile à l'installation de deux mâts au Peu-Girard, en terre breulotière. «Vu la faible distance avec les premières habitations, moins d'un kilomètre, cela m'étonnerait qu'un projet éolien voie le jour, à moins qu'ils fassent de sérieux progrès techniques», remarque madame le maire Agnès Bourquard. «ça nous laisse songeurs quand on voit et entend ce qu'il se passe non loin de chez nous. Ce bruit insistant, ce n'est pas banal. Certes il y a un impact financier, mais il y a surtout des désagréments pour toute la population.» Si le Conseil communal des Breuleux n'a pas encore clos ce dossier, il se laisse jusqu'à l'été pour prendre une décision.
Aux Bois, la discussion sera relancée au printemps pour les quatre éoliennes potentielles. «Je dois dire que nous avons été choqués par les mastodontes implantés aux Franches-Montagnes», note le maire Daniel Kurz. «Nous n'allons pas foncer tête baissée et essayer d'élever les exigences, notamment liées à la distance. Quoi que l'on fasse, nous souhaitons que la population s'exprime.» /DWI
Premier pas au Noirmont
La commune du Noirmont a fait un premier pas vers l'implantation de deux à trois éoliennes sur sa crête sud, mais elle est déjà bloquée. Un accord a été conclu avec un pool de trois promoteurs éoliens, comme l'a annoncé RFJ hier: Sol-E, Alpiq et Adev. La commune les laisse faire les études d'impact nécessaires à l'élaboration d'un plan spécial. En échange, ces sociétés paient un «petit» cadeau au Noirmont: 360 000 francs pour des installations photovoltaïques sur le toit de la halle de gym, actuellement en rénovation. «Cela ne nous engage à rien pour la suite, même si aucune éolienne ne voit finalement le jour», estime la mairesse Denise Girardin. Mais pour l'instant, toute étude est gelée car le promoteur RenInvest a fait recours auprès du Tribunal administratif cantonal, en octobre dernier. Il s'estime lésé de ne pas avoir été choisi et réclame une procédure de marché public.