FRANCHES-MONTAGNES - Un banc à l'heure de l'apéro samedi disposé à la rue du Doubs, quelques flacons de vin blanc: la ficelle, archiconnue, fonctionne toujours. L'association Librevent a ainsi récolté une centaine de signatures.
On ne sait pas trop où se situe le dossier éolien du côté du Noirmont. Qui en serait au stade des études, et encore. Mais ce qui est sûr, c'est que les citoyens du village seront appelés à donner leur avis en assemblée de commune ces prochains mois. L'initiative communale anti-éoliennes a en effet abouti. Les 120 paraphes nécessaires ont été largement récoltés. Le texte demande un moratoire de 10 ans concernant l'installation d'éoliennes industrielles.
Au fait, pourquoi dix ans et pas une prohibition totale, comme à La Chaux-des-Breuleux? «Il s'agit d'un choix politique et stratégique. Comme personne ne sait exactement où on va, on n'a pas voulu fermer toutes les portes», confie Jean-Daniel Tschan, président de Librevent. Ce dernier ne cache pas que la séance de jeudi soir à la Marelle à Tramelan a galvanisé ses troupes. «La résistance est efficace. La maire de Tramelan s'est adressée aux Jurassiens en leur demandant de se taire!» Officiellement, c'est en cette fin de semaine que l'initiative sera remise aux autorités noirmontaines.
Pareille manoeuvre a déjà abouti du côté des Enfers. Là, on parle de prohibition totale. A Muriaux et aux Breuleux - également prohibition totale - les feuilles sont en train de rentrer. L'association est sûre d'aboutir (10% du corps électoral est nécessaire pour que le souverain se prononce). C'est dans la poche à Muriaux, nous assure-t-on.
Les Bois dans le coup
Aux Bois, alors que Librevent estimait que la situation n'était pas «scabreuse», une initiative anti-éolienne sera lancée tout prochainement. «Les gens des Bois et des environs avaient peur d'être mis de côté», narre Jean-Daniel Tschan, pas forcément mécontent de la tournure des événements.
Enfin, la pétition touchant plusieurs localités ou hameaux proches des trois éoliennes du Peuchapatte, et qui exige notamment l'arrêt de celles-ci la nuit et durant les heures où l'effet stroboscopique perturbe la vie des habitants, a démarré en fanfare. A noter toutefois que cette démarche n'est pas aussi contraignante qu'une initiative communale. La pétition sera adressée au ministre de la Santé Michel Thentz, à la société Alpiq (développeur des éoliennes du Peuchapatte) ainsi qu'à la commune de Muriaux. Elle n'a aucun poids juridique.
La résistance ne s'organise pas, elle est en place.