12.09.2012 - L'Impartial

Une initiative contre les éoliennes a abouti aux Bois

FRANCHES MONTAGNES - Ce n'est pas un scoop: ils sont nombreux dans le canton du Jura et spécialement dans les Franches-Montagnes à mener la vie dure aux éoliennes. La dernière fronde émane des Bois où une initiative demandant un moratoire de dix ans quant à la construction d'éoliennes industrielles sur le territoire du village a été déposée hier à l'administration communale, munie de 152 signatures. Les membres de Librevent n'ont rencontré aucune peine à récolter les paraphes (les 10% du corps électoral sont nécessaires pour le dépôt d'une initiative, soit environ 90 signatures).
La liste s'allonge. La Chaux-des-Breuleux, Muriaux et Les Enfers se sont prononcés sur une prohibition totale. Aux Genevez et au Noirmont, les citoyens ont voté en assemblée communale un moratoire de dix ans. La cité des Bois ne fait que suivre le mouvement. Librevent songe fortement à lancer des initiatives au Bémont et aux Breuleux.
Les autorités des Bois doivent maintenant vérifier la validité des signatures. L'initiative sera ensuite soumise à l'appréciation du Conseil général. Le dernier mot appartiendra au peuple, le texte de l'initiative demandant une modification du règlement communal des constructions. Un classique, en somme.
Le site du Peu Claude-Les Fonges, sur la commune des Bois, fait partie d'un des quatre sites prioritaires retenus jusqu'à aujourd'hui par les autorités jurassiennes. A partir de là, plusieurs versions circulent. Le comité d'initiative (dont fait partie à titre privé le maire Michäel Clémence) évoque la possible installation de six turbines de 150 mètres. Le canton refuse d'aller si loin dans ses prévisions.
Le canton justement va présenter tout prochainement sa stratégie énergétique 2035. On évoque la possible construction de 12 à 121 éoliennes industrielles sur sol jurassien. On en est encore bien loin. Le moratoire «de fait» instauré par le Gouvernement en 2011 lié à toute nouvelle construction d'éoliennes industrielles est sur le point d'avoir vécu.
L'autre grande question est de savoir quelle est la valeur juridique de ces initiatives communales. Les instances idoines se penchent sur ce délicieux cas école. Le ministre de l'Environnement Philippe Receveur a dit un temps qu'il n'était pas question de passer outre la volonté populaire. Mais ce doux discours pourrait s'effacer. Les ministres Thentz et Receveur pensent qu'en dialoguant avec les Jurassiens, il est possible de leur faire comprendre que si la Suisse entend sortir du nucléaire, l'énergie éolienne est une alternative incontournable.
Bonne chance
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