VAL DE TRAVERS - Les projets de parcs éoliens de France voisine ne sont pas très avancés et le nombre de mâts est partout indicatif. Aux Fourgs et à Arçon, les promoteurs sont en train de faire des mesures de vent. Le projet de la Vrine est aujourdhui suspendu, tandis quaux Verrières-de-Joux, on attend le parc suisse pour vraiment avancer.
Mardi dernier, les référendaires sopposant au parc éolien de la Montagne-de-Buttes sinquiétaient de la prolifération des parcs éoliens dans et autour du Val-de-Travers. Dans leur communiqué de presse, on pouvait lire que «150 monstres ceintureront le Val-de-Travers», ceci en comptant les «60» mâts «prévus depuis peu en France voisine (Verrières-de-Joux)». Une information démentie par les mairies des Verrières-de-Joux et de La Cluse-et-Mijoux, citées par la radio RTN. En effet, un projet existe bel et bien à un tour de pale de la frontière, mais de moindre ampleur puisquon parle de trois à huit mâts.
En agrandissant le rayon de recherche, on a trouvé trace dune trentaine de mâts projetés aux alentours de Pontarlier. Tous sont néanmoins «à leurs balbutiements», indique le journaliste Willy Graff, du bureau de Pontarlier de «LEst républicain». Des projets existent ainsi à la Vrine, à Arçon et aux Fourgs, en plus des desseins verrisans.
Mâts de mesure
Selon nos confrères, un mât de mesure a ainsi été installé au début du mois daoût aux Fourgs, à proximité de La Côte-aux-Fées. Il sert à létude dun parc pouvant accueillir «au moins six mâts». De lautre côté de Pontarlier, un projet prévoit huit mâts entre Arçon et Maison-du-Bois-Lièvremont et ici aussi, un mât de mesure devrait prochainement être érigé.
Finalement, au nord de Pontalier, le projet de la Vrine pourrait accueillir 12 éoliennes sur les communes de Vuillecin, Bians-les-Usiers et Goux-les-Usiers. Il est toutefois aujourdhui en situation de blocage, a-t-on appris en consultant divers documents communaux, sans être abandonné pour autant.
En comptant les quatre projets pour peu quils aboutissent tous , on arriverait à une trentaine de mâts autour de Pontarlier, soit moitié moins quannoncé par les référendaires. Pour Richard Wilson, président du comité anti-éoliennes, cela ne change pas grand-chose. «Cela peut être 30, 60 ou 120, une fois que lindustrie éolienne se met à construire, ça augmente toujours! Comme beaucoup dinformations sont cachées, nous sommes obligés davoir recours à des estimations», se défend le référendaire.
Pour lheure, ces estimations paraissent donc quelque peu surestimées. Mais des projets existent bel et bien et ils viennent en complément aux mâts neuchâtelois et vaudois.
«Eviter la double peine»
Aux Verrières-de-Joux, le maire Jean-François Jodon veut «éviter une double peine» à ses administrés. «A la suite du projet du Mont-de-Buttes, juste au-dessus de nos têtes, nous nous sommes dit que nous ne voulions pas avoir à le subir sans bénéficier de quelque chose en retour», explique-t-il. Doù lidée de prolonger le parc à louest, ce pourquoi un dossier a été ouvert.
Dès lors, la crête du Mont-de-Buttes - Mont-des-Verrières pourrait accueillir trois à huit hélices supplémentaires. Après sêtre approché sans suite dun promoteur français, le maire annonce avoir contacté Greenwatt, déjà actif sur le parc suisse. Des terrains communaux pourraient accueillir «trois ou quatre» hélices, des terrains privés pouvant en héberger autant.
Toutefois, il nexiste pas de calendrier. «A titre personnel, jestime que ce projet est lié au parc suisse. Il na de logique que sil y a une continuité», estime Jean-François Jodon, pour qui la concrétisation du projet pourrait suivre, à un ou deux ans près, le parc suisse. Toutefois, des contraintes administratives pourraient avoir la peau de son idée bien avant, notamment en raison de la proximité du Château de Joux.
Réfléchir à limpact cumulé
En plus des éoliennes neuchâteloises et françaises, les Vaudois prévoient eux aussi dimplanter des mâts une cinquantaine entre les hauts de Sainte-Croix et Provence. Une commission a été créée pour réfléchir à limpact cumulé de ces sites. «Les Français ont été associés à ces réflexions tout récemment», remarque Christian Mermet, à la tête du projet vallonnier et membre de ladite commission.