31.05.2016 - 24 heures

Le plus vieux projet éolien vaudois de retour

SAINTE-CROIX - Ce parc de six éoliennes, revu et corrigé, est de nouveau proposé par le Canton et le promoteur.
Pionnier des projets éoliens vaudois, le parc de Sainte-Croix revient sur le devant de la scène. Cet ensemble de sept éoliennes prévu sur lalpage de la Gittaz et du Mont-des-Cerfs avait été le premier à être jugé par le Tribunal cantonal. Cétait en mars 2015, après recours des opposants, dont deux des griefs avaient été validés: limpact des hélices sur lavifaune et leur bruit.
Aujourdhui, le permis de construire des éoliennes de 98 m de haut (au moyeu) est de nouveau mis à lenquête. Il est accompagné du plan daffectation cantonal, dont seulement les compléments sont soumis à déventuels recours. Chaque point litigieux a fait lobjet de compléments détudes et de nouvelles propositions de la part du promoteur, Romande Energie. Cest donc un dossier revu et corrigé qui fait son retour, avec, à en croire les porteurs du projet, tout ce quil faut pour aller de lavant.
Sur le bruit, le tribunal avait demandé que les émissions et leur réduction soient étudiées éolienne par éolienne. Romande Energie revient avec des éoliennes «de dernière génération», ce qui comprend des pâles avec des lignes de fuite dotées de peignes. La réduction de bruit doit atteindre 2 décibels.
Mesures pour les oiseaux
Par rapport aux volatiles, Romande Energie propose plusieurs mesures qui concernent aussi bien les oiseaux migrateurs que nicheurs. Un rapport de la Station ornithologique suisse de Sempach pointait en effet du doigt une zone de conflits à «risques élevés». Le nouveau plan du site prévoit un arrêt des éoliennes durant les pics migratoires de lautomne et du printemps, ainsi que des mesures visant à favoriser la bécasse des bois et le grand tétras.
Les pylônes électriques existants doivent en outre être isolés dans le secteur, afin dépargner les hiboux grands ducs. «Romande Energie a engagé de très gros moyens, et a utilisé des radars pour fournir une très bonne documentation», estime Cornelis Neet, directeur général de lEnvironnement. Antérieur à la plupart des projets actuels, le dossier de Sainte-Croix naurait désormais plus de lacunes. Reste quen étant le plus avancé il risque de nouveau de faire école sur la suite de la procédure.
De quoi satisfaire les opposants? En tout cas pas les irréductibles. «On décidera si on fait opposition jeudi, table Alain Bonnevaux, architecte à Sainte-Croix. Mais la question de la distance avec les êtres humains na jamais été abordée. On est à 350 mètres des premières maisons!» Quoi quil en soit, il promet daller jusquau Tribunal fédéral.
Pionnier et vétéran du genre, le projet éolien de Sainte-Croix peut toutefois progresser très vite. En théorie. Il bénéficie dun premier jugement très complet qui condamne déjà les opposants à une singulière originalité. Sagissant dun plan daffectation cantonal, il est également à labri de tout référendum local.
Sy ajoute la détermination, récemment renforcée, du Canton: «La Confédération nous demande une production éolienne de 1100 à 1500 GWh par an, poursuit Cornelis Neet. Les 19 parcs actuellement retenus peuvent en fournir 1116. Pour atteindre cette cible, chaque parc compte.»
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