VAUD - La nouvelle carte des vents établie par lOffice fédéral de lénergie (Ofen) conforte le canton de Vaud dans sa planification des éoliennes. La carte, publiée au mois de mai, montre que le canton de Vaud recèle vraisemblablement le plus fort potentiel de toute la Suisse. Vu la taille du canton et son emplacement sur le plateau, ce constat de lOfen ne surprend pas.
Responsable du dossier éolien dans linstitution, Markus Geissmann est venu hier à Lausanne face à la presse pour cautionner la politique conduite par Jacqueline de Quattro, conseillère dEtat vaudoise en charge de lenvironnement. Même en soustrayant la surface du Léman, que la carte des vents montre comme une des zones les plus venteuses, «on peut dire que Vaud est numéro un, surtout grâce au Gros-de-Vaud et aux crêtes du Jura». Mais une bonne partie de la Broye est exclue, à cause du rayon de 20 km autour de laérodrome qui rend léolien inexploitable.
Les procédures ne sont pas plus longues quailleurs
Cest bien un quart de la production électrique vaudoise que le Conseil dEtat du canton entend tirer des pales des éoliennes. Cette proportion, qui équivaut à la part actuelle du nucléaire, ne sera atteinte quavec la réalisation de lensemble des projets inclus dans la planification des éoliennes. Il y a toujours un total de 19 projets de parcs éoliens sur sol vaudois, pour un total de 151 mâts. Deux ont été retirés pour cause de rejet en votation populaire communale (Daillens/Oulens) ou dabandon spontané (Cronay). Deux autres ont été ajoutés: six mâts à Essertines-sur-Rolle et cinq à Bavois.
La ministre vaudoise de lEnvironnement se félicite que la planification éolienne soit en phase avec la stratégie énergétique 2050 de sortie du nucléaire. Rien de bien nouveau à annoncer, car malgré les nombreux parcs éoliens projetés et le fort potentiel, il ny a toujours pas le moindre mât éolien dans le canton. Pour le syndic de Vallorbe Stéphane Costantini, lui aussi invité à appuyer la ministre, le projet dun parc de six mâts quil défend («Sur Grati», sur les trois communes de Premier, Vaulion et Vallorbe), pourrait être réalisé dici à 2020-2021. Il deviendrait ainsi le premier parc éolien vaudois. À moins que le projet de Sainte-Croix ne lui brûle la politesse.
Les procédures ne sont pas plus longues quailleurs en Suisse. Et les opposants pas moins virulents. Et pas moins combattus, à entendre Jacqueline de Quattro: «Lesnot in my backyard(réd: «pas dans mon arrière-cour»), je commence à en avoir un peu assez. Il faut discuter de ce sujet sans faire peur aux gens, sans dire à des élus je ne voterai plus pour toi si tu soutiens léolien. Ce nest pas digne dune démocratie.»
La fédération des associations vaudoises opposées aux projets, regroupée sous la bannière Paysage-Libre Vaud, lançait vendredi un cri dalarme: selon elle, les infrasons et basses fréquences émises par les éoliennes ont des effets néfastes sur la santé dune partie des riverains.
Paysage-Libre Vaud présentait vendredi une revue de littérature scientifique en ce sens. Des arguments balayés par Cornelis Neet, directeur général de lenvironnement: «Les émissions sont au-dessous du seuil de perception humaine et il ny a aucune nuisance sur la santé», affirme-t-il en sappuyant lui aussi sur des études scientifiques. Les responsables de Paysage-Libre Vaud seront reçus au mois daoût pour évoquer cette question.