FRANCHES-MONTAGNES - SAINT-BRAIS - Le dossier est déjà assez brûlant comme ça sans quil y ait besoin den rajouter. Tel est le sentiment de la majorité des maires taignons réunis jeudi soir à lEspace jeunes au Noirmont à loccasion de la dernière assemblée de lannée de lAssociation des maires des Franches-Montagnes (AMFM).
Par la voix de son président Raymond Jecker (Lajoux), le comité de lAMFM estimait quil était opportun que lassociation se positionne officiellement après lincendie du parc éolien de Saint-Brais du 14 octobre, acte volontaire qui a causé des dégâts pour environ 100 000 francs. «Pas pour prendre position sur léolien, mais pour dénoncer le procédé», a expliqué Raymond Jecker.
Pour les pompiers
Immédiatement, Marianne Guillaume (Les Bois) et Vincent Steullet (Soubey) ont trouvé «lidée mauvaise». «Je les rejoins. Cela va nous entraîner dans un véritable pataquès», a surenchéri Jean-Claude Rossinelli (Les Genevez). La mairesse des Bois a craint pour sa part que les gens ne fassent un amalgame.
Rappel: à lexception de Saignelégier, Montfaucon et Saint-Brais, les dix autres communes du district se sont toutes prononcées soit pour un moratoire, soit pour une interdiction pure et simple dériger des éoliennes industrielles sur leur territoire.
Maire de Saint-Brais, Fredy Froidevaux était dun avis opposé: «Pensez aux risques que les pompiers du SIS Franches-Montagnes Est (réd.: une quinzaine) ont pris pour éteindre lincendie. Sous leurs pieds se trouvait une ligne à haute tension de 16000 volts. Ils ont été confrontés à un mélange de liquide inflammable. Ils ont couru un sacré danger. Ces pompiers, ce sont nos gars, pardi!»
A la tête de lexécutif de Saignelégier, Joël Vallat a abondé dans son sens. Reste que le duo na guère été suivi. Renaud Baume (Les Breuleux) a enterré la discussion: «Nous devons préserver la cohésion des maires. Quon nintervienne pas sur ce sujet!» Par ici la poubelle.
Au sujet de lenquête, la procureure Geneviève Bugnon annonce quelle sera longue et «quelle se dirige dans plusieurs directions. Des auditions ont déjà eu lieu. Elles vont se poursuivre.» La magistrate sinterroge: pourquoi cet incendie a été perpétré sept ans après lentrée en service du parc? Labsence de mobile linterpelle également. Rien de concret donc pour linstant.
Fredy Froidevaux dévoile que chaque semaine, les enquêteurs et les autorités de Saint-Brais font le point. Les indices sont moindres. Les auteurs de lincendie étaient au minimum deux et devaient connaître les lieux. Lheure du méfait, vers 20h30, laisse également songeur les policiers.
Acte prémédité ou suite dun apéro prolongé?